Histoires

C’est l’histoire d’une entreprise qui va un peu trop vite…

C’est l’histoire d’une entreprise qui va un peu trop vite…

Une entreprise, qui a pour activité la vente de motos italiennes, a signé avec le constructeur un engagement de confidentialité interdisant la divulgation de toute information relative aux nouveaux produits jusqu’à leur annonce par voie de conférence de presse.

Sauf que le gérant a un compte Facebook sur lequel il a justement posté la liste des nouveaux modèles… Ce qui a conduit le constructeur à rompre son contrat de distribution avec ce concessionnaire, lequel conteste le caractère brusque et abusif de cette résiliation. D’où sa demande d’indemnisation en réparation du préjudice subi, que le constructeur refuse de payer : la méconnaissance de l’engagement de confidentialité trahit non seulement une perte de confiance, mais aussi un manquement du concessionnaire…

Ce que confirme le juge, pour qui le concessionnaire a bien manqué à son obligation contractuelle de confidentialité, pourtant souscrite dans l’intérêt du réseau de distribution… et n’a donc droit à aucune indemnité !


Arrêt de la Cour de cassation, chambre commerciale, du 6 avril 2022, n° 20-18135

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C’est l’histoire d’un dirigeant pour qui le net peut se confondre avec le brut…

C’est l’histoire d’un dirigeant pour qui le net peut se confondre avec le brut…

Suite à la vente de ses actions, un dirigeant a déclaré le gain réalisé. Mais alors qu’il aurait dû déclarer le montant brut et mentionner, dans la case correspondante, un abattement pour le calcul de l’impôt dû (applicable à l’époque), il a déclaré le montant net sans renseigner la case « Abattement »…

Ce qui a conduit, automatiquement, à une minoration des prélèvements sociaux (non concernés par cet abattement)… Ce que n’a pas manqué de constater l’administration qui a rehaussé le montant dû, assorti des intérêts de retard. Sauf qu’il a bien fait référence, dans sa déclaration de revenus, à la déclaration spéciale de calcul de la plus-value qui y est jointe, laquelle mentionne cet abattement : cela vaut donc « mention expresse » qui doit l’exonérer de ces intérêts, estime le dirigeant…

« Non », rappelle le juge : pour qu’une mention expresse dispense des intérêts de retard, elle doit préciser les « motifs de droit et de fait » qui justifient le calcul retenu. Ce qui fait ici défaut…


Arrêt du Conseil d’Etat du 3 avril 2020, n° 429663

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C’est l’histoire d’un employeur qui aurait dû penser à tout effacer…

C’est l’histoire d’un employeur qui aurait dû penser à tout effacer…

Une entreprise est contrainte de procéder au licenciement économique d’un salarié. Licenciement que le salarié va contester, mais pas seulement : il remarque que sa photo apparaît toujours sur le site internet de l’entreprise…

Il réclame alors des dommages-intérêts à son ex-employeur pour « atteinte à son droit à l’image » et non-respect de sa vie privée. Demande à laquelle refuse d’accéder l’employeur : s’il est vrai que le salarié a été photographié avec toute l’équipe pour apparaître sur le site internet de l’entreprise, il a supprimé ladite photo dès réception de sa demande. Et le salarié ne démontre pas quel préjudice il aurait subi en raison du délai de suppression de la photographie en question…

« Peu importe », rétorque le juge : la seule constatation de l’atteinte au droit à l’image ouvre droit à réparation ! En clair, et faute de consentement préalable à l’utilisation de l’image du salarié, ce dernier peut obtenir un dédommagement, sans avoir à prouver un quelconque préjudice…


Arrêt de la Cour de cassation, chambre sociale, du 19 janvier 2022, n° 20-12420

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C’est l’histoire d’un propriétaire qui vend sa résidence secondaire…

C’est l’histoire d’un propriétaire qui vend sa résidence secondaire…

Un propriétaire vend sa résidence secondaire et demande à bénéficier de l’exonération fiscale du gain applicable dans ce cas. Refus de l’administration fiscale qui lui rappelle que pour bénéficier de cette exonération d’impôt, 2 conditions sont nécessaires...

D’une part, il ne faut pas avoir été propriétaire de sa résidence principale dans les 4 ans précédant la vente, et, d’autre part, il faut réinvestir dans les 24 mois le gain réalisé dans l’achat de sa future résidence principale. « C’est bien le cas ! » répond le propriétaire : si la vente de sa résidence secondaire a eu lieu après l’achat de sa résidence principale, son projet de vente est bien antérieur à cette acquisition. Sauf qu’un « projet de vente » n’est pas une vente, répond à son tour l’administration…

« Exact ! », confirme le juge qui maintient le redressement : le bénéfice de l’exonération d’impôt suppose de vendre la résidence secondaire, puis d’acheter la résidence principale dans les délais imposés. Pas l’inverse…


Arrêt de la Cour administrative d’appel de Nantes du 18 février 2019, n°17NT02048

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C’est l’histoire d’un investisseur à qui un vendeur n’aurait pas tout dit…

C’est l’histoire d’un investisseur à qui un vendeur n’aurait pas tout dit…

Un investisseur se porte acquéreur d’un local commercial qui comprend plusieurs lots loués à des entreprises. Une fois la vente actée, il s’aperçoit qu’une des locataires est en proie à d’importantes difficultés financières, impactant le paiement des loyers…

Une situation que l’investisseur reproche au vendeur : ce dernier devait, conformément au compromis, l’informer périodiquement, entre la promesse de vente et l'acte de vente, de tout changement qui pourrait affecter, de manière significative, l'immeuble et sa situation locative. Or, ici, le vendeur a justement appris, par la société locataire, qu’elle connaissait des difficultés pour payer son loyer, lequel représente près de la moitié des loyers de l'immeuble vendu. Une information cachée par le vendeur, qui aurait pu lui permettre d’obtenir une diminution du prix, estime l’acheteur…

… effectivement victime d’un défaut d’information intentionnel, estime le juge, de nature à lui causer un préjudice que le vendeur doit indemniser…


Arrêt de la Cour de cassation, 3ème chambre civile, du 16 septembre 2021, n° 20-19229

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C’est l’histoire d’un dirigeant qui reçoit, non pas 1, mais 2 inspecteurs des impôts...

C’est l’histoire d’un dirigeant qui reçoit, non pas 1, mais 2 inspecteurs des impôts...

En plus du contrôle de son entreprise, le gérant d’une EURL reçoit un avis de contrôle l'informant d’un prochain contrôle, à titre personnel cette fois. Au cours du 1er rendez-vous, le vérificateur chargé de son contrôle personnel est accompagné du vérificateur en charge, lui, du contrôle de l’EURL…

Un « accompagnateur » dont il n’a pas été informé de la visite, conteste le gérant pour qui cette présence est irrégulière, l’avis de contrôle étant muet sur ce point. Et parce que le contrôle s’est finalement conclu par un redressement fiscal, il en réclame l’annulation. Sauf que rien ne l’oblige à mentionner sur l’avis de contrôle le nom des agents qui seront chargés du contrôle, estime l’administration ; et un vérificateur peut venir accompagné d’un collègue qualifié pour effectuer le contrôle, ajoute-t-elle…

Ce que confirme le juge pour qui la présence d’un 2nd agent lors du 1er rendez-vous de contrôle n’est pas irrégulière, et n’invalide donc pas le redressement fiscal qui s’en suit…


Arrêt du Conseil d’Etat du 24 avril 2019, n° 408479

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